Stéatose hépatique
Pour terminer ma série sur le foie qui est vraiment un organe très important dont il faut bien prendre soin, je vous partage cet article plus précis sur la stéatose hépatique qui, malheureusement est une pathologie de plus en plus fréquente.
DEFINITION :
Une stéatose hépatique correspond à une accumulation de graisse dans le foie. La stéatose est, plus précisément, une infiltration de triglycérides dans les cellules. "Des gouttelettes de graisse atteignent les cellules hépatiques et s'y accumulent
► La stéatose hépatique peut être due à une consommation problématique d'alcool : c'est la stéatose hépatique alcoolique
► La stéatose hépatique peut également avoir une autre cause et ne pas être associée à une consommation excessive d'alcool : on parle alors de stéatose hépatique non alcoolique ou NASH
La stéatose hépatique non alcoolique ou maladie du foie gras se manifeste par une accumulation excessive de graisses au niveau du foie. Cette accumulation peut alors entraîner une inflammation ainsi que des lésions hépatiques graves
La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) semble devenir la maladie chronique du foie la plus courante puisqu’elle touche ¼ de la population européenne avec un doublement des cas ces 20 dernières années. La pathologie touche des personnes obèses (80%) mais aussi des enfants et des adolescents dans 10 à 20% des cas. Quant à la NASH, c’est-à-dire la forme inflammatoire de la maladie, elle touche en France 500 000 personnes soit environ 1% de la population adulte.
Quelles peuvent être les causes de cette maladie ?
Le foie gras se produit lorsque le corps produit une quantité excessive de graisse ou ne peut pas métaboliser rapidement la graisse. Les causes courantes du foie gras sont les suivantes :
- Alcoolisme
- Sexe : les femmes sont plus sujettes au foie gras que les hommes, en raison d'une différence de fonction du foie
- Antécédents familiaux
- Grossesse
- Obésité et surpoids
- Taux élevés de cholestérol sanguin
- Diabète
- Infection à l’hépatite C
- Augmentation des quantités de fer dans le corps
- Certains médicaments tels que l’aspirine, les stéroïdes, la tétracycline, les corticoïdes, le tamoxifène et certains médicaments chimiothérapiques
- Maladie auto-immune
- Malnutrition
- Une mauvaise hygiène de vie avec une alimentation trop riche en sucres, en boissons sucrées qui apportent énormément de fructose, trop calorique aussi. On parle même de « maladie du soda ». A cela s’ajoute le manque d’activités physiques.
Quelles sont les conséquences de cette maladie?
Les conséquences de la NASH sont importantes car l’inflammation générée par l’accumulation de gouttelettes de graisses peut altérer les cellules hépatiques, créer des lésions qui vont finir par cicatriser en créant un tissu fibreux. C’est ce que l’on appelle la cirrhose qui peut survenir dans environ 20% des cas après 20 ans d’évolution. La cirrhose peut elle-même avoir pour conséquence l’apparition d’un cancer du foie ou hépato-carcinome dans 7% des cas.
Au-delà de ces conséquences sur le foie, elle peut aussi multiplier le risque de développer d’autres pathologies, en particulier cardio-vasculaires comme l’infarctus du myocarde ou encore l’AVC. (doctonat)
Comment diagnostique-t-on la NASH ?
Trop peu de gens sont conscients de leur état car la pathologie n’occasionne pas de douleurs et ne montre pas de symptômes sauf lorsque la maladie est à un stade avancé. Ceci en fait une maladie silencieuse et redoutable.
Certains signes doivent inciter à faire des analyses médicales : Un foie augmenté de volume (hépatomégalie), une gêne dans l'abdomen, une importante fatigue.
Lorsque les analyses indiquent un excès de triglycérides, des gamma GT ou des transaminases élevées (ASAT/ALAT), il convient de voir avec son médecin d’éventuellement faire des examens complémentaires.
Les personnes obèses ou en surpoids, les diabétiques, les hypertendus, les personnes qui ont un syndrome métabolique doivent également être vigilantes et surveiller régulièrement leurs analyses.
Et enfin d’autres signes peuvent alerter comme l’apnée du sommeil, les maux de tête, une baisse d’appétit, des troubles digestifs associés à des nausées ou encore une consommation régulière et/ou excessive d’alcool.
En cas de suspicion, votre médecin vous proposera très probablement de réaliser une échographie ou une IRM.
Rôle de l’alimentation dans la survenue de cette pathologie
Au cours de XXème siècle, la consommation sucre est passé de 2 kg à 35 kg par an et par personne et, parallèlement, on a assisté à l’arrivée de pathologies comme le syndrome métabolique, l’obésité ou encore le diabète de type 2. Or le sucre a un rôle très important dans leur émergence.
En effet, l’industrialisation de l’alimentation a eu pour conséquence l’arrivée de préparations toujours plus « pratiques » pour le consommateur, plus rapides, et donc chargées de nombreux additifs, afin de permettre une meilleure conservation, une meilleure sapidité ou encore un meilleur aspect.
Or le sucre est capable de tout cela, rehaussant le goût, masquant l’acidité ou l’amertume, ou encore empêchant l’oxydation des charcuteries et des viandes. Longtemps le sucre fut utilisé sous forme de saccharose issu de la betterave sucrière ou de la canne à sucre mais depuis plusieurs années, l’industrie agro-alimentaire a mis au point un composé appelé sirop de glucose-fructose, ou isoglucose ou encore high fructose corn syrup (HFCS) pour sirop de maïs à haute teneur en fructose. Le pouvoir sucrant de ce produit est bien plus important que celui du glucose. De plus il possède une texture liquide facilitant son usage par l’industrie. Enfin, il est très peu cher, permettant ainsi son emploi dans nombre de produits alimentaires.
Contrairement au glucose qui nécessite l’action de l’insuline pour être métabolisé et utilisé par le corps, le fructose, sucre issu des fruits (et donc le HFCS) est directement pris en charge par le foie. Son action sur l’organisme est donc différente de celle du glucose. En effet, le fructose va être transformé au niveau des hépatocytes en trioses-phosphate, sucres qui lorsqu’ils sont produit massivement, vont participer à la production de triglycérides intrahépatiques, c’est-à-dire de graisse au sein du foie.
En 2019, une expérience sur des souris a montré qu’un régime riche en graisses et en fructose durant dix semaines avait déclenché chez les animaux des signes de résistance à l’insuline et une hyperglycémie en plus d’une prise de poids de 40 à 60%. Les chercheurs ont constaté aussi, chez ces souris, une importante accumulation de graisse dans le foie ainsi qu’une défaillance des mitochondries, petites centrales énergétiques présentes dans les cellules, effet qui n’avait pas été constaté chez des souris ayant consommé un régime riche en graisses et en glucose.
Les chercheurs en ont donc conclu qu’un régime riche en graisses et en fructose était responsable d’une accumulation de graisse dans le foie, donc une stéatose hépatique.
Or le fructose ou HFCS est de plus en plus utilisé dans les produits industrialisés, les pâtisseries mais surtout dans les sodas et les jus de fruits. C’est particulièrement le cas aux États-Unis mais l’Europe n’échappe bien entendu pas à ce phénomène. (doctonat)
Stéatose hépatique : quel traitement naturel ?
La médecine conventionnelle ne propose pas véritablement de traitements médicamenteux, même si plusieurs molécules sont à l’étude. Cependant, il existe certaines approches naturelles, qui permettent de freiner le développement de cette maladie:
è Modifier son alimentation
En cas de stéatose hépatique, le régime alimentaire doit être rééquilibré. La consommation accrue de fruits et légumes, de produits céréaliers complets (fibres) est recommandée.
En revanche, la consommation de sucres ajoutés, de sel à outrance et de mauvaises graisses est déconseillée.
La première chose à faire est de stopper tout aliment industriel contenant du fructose ou encore du glucose-fructose (ou HFCS) tels que :
- Sodas, jus de fruits,
- Glaces,
- Certains yaourts, crèmes desserts,
- Biscuits, pâtisseries
- Charcuteries,
- Céréales du petit-déjeuner…
La liste n’est bien entendu pas exhaustive, c’est la raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à bien lire la liste des ingrédients sur les emballages et repérer les termes tels que « sirop de glucose-fructose », « isoglucose », « sucre inverti », « sirop de maïs » ou encore HFCS.
Le second élément à prendre en compte est l’index glycémique des aliments.
Il est donc nécessaire d’avoir un régime alimentaire qui fasse la part belle aux légumes, aux céréales complètes, aux légumineuses et surtout éviter tous aliments ayant un index glycémique haut, c’est-à-dire supérieur à 70.
Il faut donc exclure de son alimentation les produits raffinés tels que les viennoiseries, les pâtisseries, ou encore les plats cuisinés industriels qui contiennent très souvent du sucre. Ainsi, on pourrait par exemple opter pour un régime méditerranéen.
Il est aussi possible d’augmenter sa consommation de café et en boire 2 à 3 tasses par jour. Une étude récente a en effet montré que les gros consommateurs de café ayant une NAFLD avaient moins de fibrose hépatique que ceux qui en consommaient moins.
Les principes généraux
- Éviter les aliments à goût fort et qui peuvent donner des flatulences.
- Limiter les aliments riches en graisses et les préparations grasses ou qui font intervenir des graisses cuites.
- L’apport de fruits, de légumes et légumes secs est autorisé pour leur richesse en fibres.
- Favoriser la consommation d'huiles végétales crues.
- Plébisciter les viandes et les poissons blancs.
- L’alcool et le tabac ne sont évidemment pas recommandés.
- Favoriser les viandes blanches aux dépens des viandes rouges.
- Consommer au moins deux portions de poisson par semaine dont un poisson gras.
- Limiter la consommation de fromage, en préférant les laitages de type laits fermentés, fromage blanc.
- Favoriser les corps gras tels que l’huile d’olive, de colza, de noix.
- Favoriser la consommation de légumes frais, de légumes secs, de graines oléagineuses et choisir les produits céréaliers de préférence complets.
- Limiter le sucre ajouté.
è Les omégas-3 contre le mauvais gras
Les fruits oléagineux, les huiles végétales et les poissons gras sont des aliments riches en oméga-3. Pour lutter contre l’inflammation et l’accumulation des graisses au niveau hépatique, les oméga-3 sont recommandés à la consommation.
En effet, ils permettraient de rétablir l’équilibre lipidique du foie. Les noix en particuliers sont très riches en oméga-3. Les recherches ont montré que les patients atteints de stéatose hépatique ayant un régime alimentaire riche en noix ont vu leur condition hépatique s’améliorer.
Les bienfaits de l'huile d'olive : l’huile d’olive aide à la mise au repos du foie en diminuant les sécrétions enzymatiques hépatiques. Elle est donc à favoriser, notamment en matière grasse de cuisson.
è Les compléments alimentaires
La prise de compléments alimentaires, traitement naturel, permet également de lutter contre la stéatose hépatique : consultez votre naturopathe pour un suivi personnalisé et éviter de faire des erreurs.
è Activités sportives
Le développement de la stéatose hépatique (NAFLD) est intimement lié à notre mode de vie, à savoir une consommation excessive d’aliments, raffinés, transformés, trop riches en sucre et en fructose, accompagnée d’une sédentarité avec peu d’exercice physique lié à l’urbanisation et la modernisation de notre environnement.
Ainsi l’introduction d’activités sportives peut avoir un impact positif sur la stéatose et la fibrose hépatique, mais à la condition que cette activité soit intense et vigoureuse comparée à une activité d’intensité moyenne. Qui plus est, cette activité physique aura un impact sur la résistance à l’insuline, et sur le système cardiovasculaire, faisant ainsi baisser les risques de survenue d’un diabète de type 2 ou encore de pathologies cardiovasculaires à type d’infarctus ou d’AVC.
Résumé
Conseils nutritionnels
- Éviter les graisses saturées et limiter la viande rouge à une portion par semaine.
- Éviter les graisses trans et hydrogénées.
- Limiter le sucre ajouté.
- Limiter les apports en sel.
- Favoriser les produits céréaliers complets.
- Consommer au moins 3 portions de légumes et 2 portions de fruits chaque jour.
Conseils hygiéno-diététiques
- Préférer les modes de cuissons n’engendrant pas trop de matières grasses cuites.
- Éliminer les produits industriels, les plats préparés.
- S’assurer (auprès d’un médecin) que les traitements médicaux en cours n’altèrent pas le fonctionnement du foie.
- Pratiquer une activité physique régulière, au moins 30 minutes d’activité d’affilée chaque jour. Tous les types d’activités physiques sont favorables contre cette maladie. Même si aucune perte de poids n’est observée.
- Éviter la consommation d'alcool.
- L’arrêt du tabac est fortement conseillé afin de réduire les risques de problèmes tels que les infarctus ou les AVC.
En conclusion
La NAFLD et la NASH sont véritablement des pathologies de notre mode de vie, de notre environnement qui doivent nous faire réfléchir sur notre alimentation. Si une prise de conscience ne survient pas rapidement, une pandémie pourrait apparaître, avec recrudescence de cirrhoses et de cancers du foie ou hépato-carcinome, en particulier chez des sujets jeunes.
En effet, près de 10% des enfants sont atteints de stéatose hépatique dont près de la moitié sont en surpoids ou obèses. Or l’obésité chez les enfants n’a de cesse de progresser et a été multipliée par 10 ces quarante dernières années. C’est donc un véritable enjeu de santé publique auquel nous faisons collectivement face, en regard des conséquences hépatiques et cardiovasculaires de cette pathologie.
/image%2F1442853%2F20240617%2Fob_32c7ff_oip-3.jpg)
/!\ VIGILENCE AUPRES DES ENFANTS :
Les enfants sont de plus en plus concernés par la NASH. En cause la malbouffe, les nombreuses erreurs alimentaires et les excès de sucre et de gras trans contenus dans l’alimentation industrielle. On trouve en effet dans l’industrie agro-alimentaire du fructose et du glucose en quantité très importante sous forme de sirop d’agave, de maïs, de riz, de fructose… Le sucre apparait dans un nombre élevé d’aliments industriels, soda, jus de fruits, boissons sucrées, confiseries, céréales sucrées, plats préparés. Le sucre est partout, de nombreuses personnes se retrouvent en surpoids à leur insu à force de consommer uniquement une alimentation industrielle.
/image%2F1442853%2F20240617%2Fob_957b15_oip-4.jpg)
/image%2F1442853%2F20240617%2Fob_60054b_3594e122b61c43abeba652e3d288f660.jpg)